rai Foch, et quarante-cinq, sous les ordres du Général de Castelnau. Quinze (?) divisions de cavalerie dont cinq anglaises. Au 9 mai, nous avions trois cents pièces d'artillerie lourde dans le secteur. Nous en avons deux mille, en plus des trois mille pièces de campagne, et des munitions à discrétion.
On se prépare. On veille à ses musettes, à ses provisions. Je revois chez Mœe C.. le caporal Orlhon, qui a été avec ses sapeurs couper des fils de fer et qui est réservé à d'autres besognes non moins dangereuses. C'est la mort certaine, dit-il.
On doit partir vers 9 heures du soir. A partir de 6 heures, veillée des armes, derniers préparatifs dans la grange (quel décor de théâtre, la caverne des brigands, éclairés par de petites lumières crues, dans la paille, sur la terre remuée et sale, entre des murs délabrés). Dehors, dans la cour de la ferme des muets, on entend des cris, des chants. « II y en avait qui dansaient tout à l'heure, sur le fumier », me diton. Tous les régiments qui sont montés successivement aujourd'hui aux tranchées étaient plus ou moins ivres gesticulations, discussions violentes autour de nous, propos stupides et bêtes et grossiers à faire pleurer qui déchaînent des tempêtes de rires. On part vers 10 heures du soir, sur cette route qui commence à être bien connue. Au Pendu encore un nom bien fixé dans mes souvenirs il y a une file de camions automobiles et des troupes attendent dans les champs, sous la petite pluie qui se remet à tomber. On prend, après la distribution des objets à transporter brancards, sacs à pansements, arroseurs Vermont contre les gaz asphyxiants, la route des tranchées le boyau de l'Arbre Isolé à travers le bois du Pendu, puis la plaine, jusqu'au trente et unième abri. M. Demelin et M. Péchin à cheval, eux, nous précèdent. A la première route des Pylônes, M. Péchin est descendu de cheval. Après le trente et unième abri, on s'engage dans le boyau 123, crayeux à cet endroit. On y reste embouteillé, de mi-