N° 50.
APPEL SUPRÊME
A I.A POPVLATIOM PARISIENNE.
Nous avons fondé ce journal dans le but spécial de nous interposer pour éviter la guerre civile.
Éviter à* tout prix la guerre civile, tel a été depuis le premier jour et tel est encore notre unique programme. Le salut de la République, de,Paris, de la France, sera à ce prix.
La guerre civile, dont la perspective avait été un instant éloignée, devient de.minute en minute plus imminente. Les provocations, venues de Versailles, ont obtenu un premier résultat
Paris est divisé en deux camps; les deux camps sont en armes et se menacent.
Déjà le sang a coulé aujourd'hui.
Ce n'a été qu'une escarmouche; mais en écrivant ces lignes, nous ne savons pas encore si nous pourrons arriver à la fin de cet article sans que la bataille s'engage. Et la bataille sera épouvantable, terrible. Nous aurons la guerre des rues, avec des horreurs inconnues jusqu'à ce jour, car on ne se battra plus à coups de fusil, comme autrefois, mais à coups de canon.
Ce qu'il y a de plus terrible, c'est que l'on se battra sans savoir pourquoi l'on se bat; c'est qu'il n'y a aucune cause sérieuse de bataille.