de l'Académie royale des sciences. Cette célèbre compagnie est bien changée depuis que je suis sorti de France. Plusieurs des membres sont morts, d'autres ont quitté; ainsi je ne crois d'y connoistre que MM. Thévenot, Cassini, M. l'abbé Gallois et M. du Hamel qui en estoit le secrétaire de mon temps, comme M. Gallois l'avoit esté. M. Dodart et M. de la llire me sont connus de réputation, aussi leur réputation est-elle générale.
Je suis ravi d'apprendre que vous avés déjà re-
marqué qu'on doit chercher la raison des choses dans la sagesse divine. Le passage du Phédon de Platon m'a fort plu là dessus et j'en ay cité quelque chose; mais tout le passage mérite d'estre lu ou rapporté, tant il me paroist beau et solide, et il revient parfaitement à nostre temps pour ramener les philosophes trop matériels à quelque chose de supérieur.
L'effect ne s'entend jamais bien que par sa cause.
C'est pourquoy on a grand tort de vouloir expliquer les premiers principes de la nature sans y faire entrer Noûv, la sagesse divine, la considération du meilleur et du plus parfait, les causes finales. 11 est vray qu'on peut expliquer les particularités de la nature, sans avoir recours à la cause première et souveraine, par les seules loix de nature ou de mécbanique bien éta-, blies. Mais on ne sçauroit rendre la dernière raison de ces loix que par un recours à la sagesse du légis- lateur. J'ay pourtant trouvé que la considération des fius peut encore servir dans la physique particulière et donne quelquefois un moyen plus aisé de faire des découvertes que la considération des causes, effiaien-