L'œuvre d'art, qu'elle soit imaginée ou imitée, est une appréciation, une allégation de la forme. Elle témoigne en même temps du savoir et du goût de son auteur, et parmi les facettes que nous présente ce mot, nous voyons des dessinateurs savants dénués de goût, et contrairement des ignorants, dessinateurs ou non, doués de cette qualité.
Science ou instinct (nous ne pouvons décider), le gotit est peut-être parallèle au savoir mais il a nécessairement une allure particulière, cellé' de mouvement naturel. Aussi est-il revendiqué par ceux qui ne fréquentent les arts qu'en spectateurs, plus que par ceux qui les pratiquent. On s'avise peu de dire que Vitruve, Michel-Ange ou Rembrandt, étaient gens de goût. On attache cette qualité comme une obligation professionnelle aux mé- tiers qui découlent des arts ils sont les arts du goût; on l'accorde aux personnes qui ne traitent les arts que platoniquement et qui la revendiquent comme un don naturel, à l'égal de la beauté, d'une belle voix, de cheveux blonds, d'une force exceptionnelle.
C'est une faculté de discernement, d'essence intellectuelle, supérieure, qui nous donne le