Vers la fin du dix-huitième siècle, la pratique .des arts semble un jeu, tant elle parait aisée. Il n'est pas un objet, depuis l'ustensile le plus humble jusqu'à l'œuvre la plus élevée, qui ne porte les marques de cette pleine possession. Cependant une nouvelle transformation des formes était alors en train de s'effectuer. Le désir de la variété, l'inquiétude, qui sont la vie de l'art, entraînent alors peintres et sculpteurs vers une formule nouvelle, vers une imitation de plus en plus intime. Fragonard ne renie pas Watteau, ni Houdon Pierre Pujet; mais ils déploient, eux et leurs contemporains, moins d'apparat visible dans leur dessin, sans pourtant oublier jamais qu'ils font de l'ornement.
L'ornement imposa, par son principe, à tout l'art du dix-huitième siècle une telle unité que cette époque de floraison, incapable dé fournir un morceau d'imitation de nature comparable aux,oeuvres de l'antiquité, de la Renaissance ou de l'art gothique, peut prétendre, par son entente latente et générale, à l'égalité avec les temps les plus mémorables aucun d'eux n'a présenté comme lui un ensemble qui n1excluait ni la variété ni l'indé-