de la nature était vidé çà et là sur les étagères. Puis, dans ce merveilleux musée des couleurs étalées de la terre, venaient les coquilles avec leurs mille nuances délicates, leurs prismes, leurs reflets changeants, leurs chatoiements d'arc-en-ciel, leur rose tendre pâle comme une rose noyée, leur vert doux comme l'ombre d'une vague, leur blanc caressé d'un rayon de lune. »
Ce passage a été pour nous une révélatiou de la couleur de Boucher, si variée, si audacieusement étrange dans les parties lumineuses de ses tableaux. En effet, c'est assurément dans ces objets qu'il a du chercher et prendre le secret de toutes les irisations dont il colore sa peinture, son intuition du contraste des couleurs ne rencontrant pas nettement dans la nature, qu'il avait cependant toujours sous les yeux, les lueurs que par moments il y avait entrevues et qu'il retrouvait en exemples constants et immobilisés dans ces pierreries et ces coquilles. Mais on peut supposer que c'est aussi de là que proviennent l'atténuation, l'uniformité, on pourrait dire l'absence de coloration, des valeurs fortes de sa peinture, tous ces étincelants modèles n'ayant et ne lui