elle, au contraire, qui sert de preuve dans les cas douteux, et qu'on invoque en témoignage toutes les fois qu'une controversé ne paraît pouvoir être tranchée ni par le raisonnement ni par l'histoire. Placé à un autre point de vue, Bossuet, dans son Exposition, avait fait de même. A peine quelques lignes sont-elles destinées, vers la fin de l'ouvrage, à établir et à défendre l'autorité des conciles et du Pape; et cette omission se conçoit sans peine, quand on voit à quel point l'autorité de l'Église était encore, à la fin du dix-septième siècle, regardée comme respectable par ceux-là même qui lui échappaient, quelle confusion d'idées régnait dans l'esprit des plus doctes sur la véritable règle de la foi et sur le siège de l'autorité divine en ce monde. Le projet rédigé par les théologiens d'Allemagne donne à cet égard de curieux renseignements. On a vu qu'ils voulaient débuter par une soumission formelle présentée au Pape, sous certaines réserves et moyennant certaines concessions. Voici en quels termes ils s'expliquent sur la primauté du souverain pontife et l'infaillibilité des conciles.
« On n'a jamais rejeté la primauté du Pape ni dans la Confession d'Augsbourg, ni dans son Apologie, ni dans les Articles de Smalcalde au contraire on y déclare qu'à cause de l'état actuel de la société chrétienne, il faut, pour le bien général de la paix, tolérer cette primauté, et l'on n'en dé-