est le sommet de toute la religion. Puisque l'E,lise adore à la fois en Christ le DiEu et l'homme, il faut sans doute adorer et son ame très-sainte et sa chair très-sacrée, mais non point en elles-mêmes, et g seulement en vertu de leur union avec la Divinité. s En un mot, comme on ne peut rendre hommage | qu'à une personne tout entière, c'est la personne entière du Christ qu'on adore; mais il ne faut pas se figurer qu'il y ait deux adorations une pour te Dieu et une pour l'homme. Il n'y a qu'un seul culte pour un seul Seigneur, et c'est dans la nature divine qu'il faut en chercher le principe et la raison. Aussi le saint Concile d'Ephèse (chap. 8) a-t-il ordonné de rendre par un seul mot, par une seule prière l'adoration et la gloire à Emmanuel, Djetj parmi nous.
Je ne puis cependant partager la pensée de ceux qui, sous prétexte d'adorer en esprit et en vérité, bannissent du culte divin tout ce qui tombe sous les sens, tout ce qui excite l'imagination, ne tenant pas assez de compte de l'infirmité humaine. Quiconque réfléchit, en effet, sur la naturede notre esprit, tel qu'il est aujourd'hui enfermé dans le corps, reconnaîtra aisément que, s'il nous est possible de nous formerdes idées intérieures des choses qui ne tombent pas sous les sens, nous ne pouvons cependant ni fixer sur elles notre attention, ni les graver dans notre esprit, sans y joindre quelques signes extérieurs, des mots, des caractères, des représentations, sans les éclaircir par des comparaisons, des exemples, par des faits sensibles qui s'y rapportent ou en decoulent; et ces signes, qui servent d'avertissement à l'ame, sont d'autant plus ellicaccs qu'ils sont plus expressif.s, qu'ils repré-