Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 91 à 91 sur 286

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. T. 12, 2

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : L. Conard (Paris)

Date d'édition : 1910

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31697016g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 18 vol. ; in-8

Format : Nombre total de vues : 286

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k107251t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18098 (12)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98%.


percé; je vais t'en donner, t'en donner jusqu'à ce que tu n'en puisses plus; tu vas courir sous un soleil de plomb, tu vas traverser des mares de sang et des océans de boue, tu vas vivre. N'as-tu pas un but? N'es-tu pas destiné à accomplir une mission? mission de souffrance et d'angoisses! Quand tes membres seront usés, que tes pieds eux-mêmes seront réduits en poudre, je te pousserai toujours, et tu iras ainsi dans cet infini des douleurs jusqu'à ce que tu ne sois plus rien, rien. Entends-tu cela? r

Tu croyais donc que tu pouvais regarder la vie, t'approcher du bord et puis t'en éloigner pour toujours ? Non! non! je vais t'y plonger longtemps, et tu vas en sonder toutes les fanges, en boire toute l'amertume.

Dis-moi, que veux-tu? forme un rêve, creuse une idée, désire quelque chose, et ton rêve aussitôt va devenir une réalité que tu palperas des mains; je te ferai descendre jusqu'au fond du gouffre de ta pensée, j'accomplirai ton désir.

SMARH.

Que sais-je? car j'ai mille passions sans but, mille instincts confus; j'ai comme, dans mon âme, les débris de vingt mondes, et je ne sens pas un souffie qui puisse ranimer toutes ces fleurs flétries de croyance et d'amour, d'illusions perdues; mon cœur est sec comme un roc brûlé du soleil et battu de la tempête, je suis lassé comme si j'avais marché depuis des siècles sur une route de fer.

Et pourtant j'ai encore besoin de vivre! je sens, tout au fond de mon âme, quelque chose qui remue encore, et qui palpite, et qui veut vivre, quelque chose qui demande et qui appelle comme une voix d'enfant dans la nuit, cherchant sa mère. Parfois mon sang bouillonne comme si mes veines étaient d'airain rouge.