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Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. T. 12, 2

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : L. Conard (Paris)

Date d'édition : 1910

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31697016g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 18 vol. ; in-8

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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k107251t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18098 (12)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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ogives et les bas côtés étaient dans l'ombre, la pluie fouettait sur les vitraux et en faisait craquer les filets de plomb, l'orgue allait, et les voix reprenaient, comme le jour où il avait entendu sur les falaises la mer et les oiseaux se parler. II fut pris d'envie d'être prêtre, pour dire des oraisons sur le corps des morts, pour porter un cilice et se prosterner ébloui dans l'amour de Dieu. Tout à coup un ricanement de pitié lui vint au fond du cœur, il enfonça son chapeau sur ses oreilles, et sortit en haussant les épaules. Plus que jamais il devint triste, plus que jamais les jours furent longs pour lui; les orgues de Barbarie qu'il entendait jouer sous sa fenêtre lui arrachaient l'âme, il trouvait à ces instruments une mélancolie invincible, il disait que ces boîtes-là étaient pleines de larmes. Ou plutôt il ne disait rien, car il ne. faisait pas le blasé, l'ennuyé, l'homme qui est désillusionné de tout; sur la fin, même, on trouva qu'il était devenu d'un caractère plus gai. C'était, le plus souvent, quelque pauvre homme du Midi, un Piémontais, un Génois, qui tournait la manivelle. Pourquoi celui-là avait-il quitté sa corniche, et sa cabane couronnée de mais à la moisson? il le regardait jouer lontemps, sa grosse tête carrée, sa barbe noire et ses mains brunes, un petit singe habillé de rouge sautait sur son épaule et grimaçait, l'homme tendait sa casquette, il lui jetait son aumône dedans et le suivait jusqu'à ce qu'il l'eût perdu de vue.

En face de lui on bâtissait une maison, cela dura trois mois; il vit les murs s'élever, les étages monter les uns sur les autres, on mit des carreaux aux fenêtres, on la crépit, on la peignit, puis on ferma les portes; des ménages vinrent l'habiter et commencèrent à y vivre, il fut fâché d'avoir des voisins, il aimait mieux la vue des pierres.

II se promenait dans les musées, il contemplait tous ces personnages factices, immobiles et toujours jeunes