Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 251 à 251 sur 286

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. T. 12, 2

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : L. Conard (Paris)

Date d'édition : 1910

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31697016g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 18 vol. ; in-8

Format : Nombre total de vues : 286

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k107251t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18098 (12)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98%.


la vie telle qu'elle est, pauvre, raboteuse, toute fangeuse et toute froide, la campagne aussi, la belle campagne telle qu'elle est, ornée de gardes champêtres pour les empêcher de prendre les fruits s'ils ont soif, fournie en gardes forestiers, s'ils veulent tuer du gibier et qu'ils aient faim, couverte de gendarmes, s'ils ont envie de se promener et qu'ils n'aient pas de passeport.

II alla se loger dans une chambre garnie, où les meubles avaient été achetés pour d'autres, usés par d'autres que lui; il lui sembla habiter dans des ruines. Il passait la journée à travailler, à écouter le bruit sourd de la rue, à regarder la pluie tomber sur les toits. Quand il faisait du soleil, il allait se promener au Luxembourg, il marchait sur les feuilles tombées, se rappelant qu'au collège il faisait de même; mais il ne se serait pas douté que, dix ans plus tard, il en serait là. Ou bien il s'asseyait sur un banc et songeait à mille choses tendres et tristes, il regardait l'eau froide et noire des bassins, puis il s'en retournait le cœur serré. Deux ou trois fois, ne sachant que faire, il alla dans les églises à l'heure du salut, il tachait de prier; comme ses amis auraient ri, s'ils l'avaient vu tremper ses doigts dans le bénitier et faire le signe de la croix Un soir, qu'il errait dans un faubourg et qu'irrité sans cause il eût voulu sauter sur des épées nues et se battre à outrance, il entendit des voix chanter et les sons doux d'un orgue y répondre par bouffées, il entra. Sous le portique, une vieille femme, accroupie par terre, demandait la charité en secouant des sous dans un gobelet de fer-blanc; la porte tapissée allait et venait à chaque personne qui entrait ou qui sortait, on entendait des bruits de sabots, des chaises qui remuaient sur les dalles; au fond, le chœur était illuminé, le tabernacle brillait aux flambeaux, le prêtre chantait des prières, les lampes, suspendues dans la nef, se balançaient à leurs longues cordes, le haut des