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Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. T. 12, 2

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : L. Conard (Paris)

Date d'édition : 1910

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31697016g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 18 vol. ; in-8

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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k107251t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18098 (12)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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femme nue, debout, avec des yeux qui roulaient; elle avait bien cent pieds de haut, mais elle alla, s'allongeant toujours en s'amincissant, et finit par se couper, chaque membre resta séparé, la tête s'envola la première, tout le reste s'agitait encore. Ou bien je rêvais; à dix ans déjà, j'avais des nuits fiévreuses, des nuits pleines de luxure. N'était-ce pas la luxure qui brillait dans mes yeux, coulait dans mon sang, et me faisait bondir le coeur au frôlement de mes membres entre eux? elle chantait éternellement dans mon oreille des cantiques de volupté; dans mes visions, les chairs brillaient comme de l'or, des formes inconnues remuaient, comme du vif-argent répandu.

A l'église je regardais l'homme nu étalé sur la croix, et je redressais sa tête, je remplissais ses flancs, je colorais tous ses membres, je levais ses paupières; je me faisais devant moi un homme beau, avec un regard de feu; je le détachais de la croix et je le faisais descendre vers moi, sur l'autel, l'encens l'entourait, il s'avançait dans la fumée, et de sensuels frémissements me couraient sur la peau.

Quand un homme me parlait, j'examinais son œil et le jet qui en sort, j'aimais surtout ceux dont les paupières remuent toujours, qui cachent leurs prunelles et qui les montrent, mouvement semblable au battement d'ailes d'un papillon de nuit; à travers leurs vêtements, je tachais de surprendre le secret de leur sexe, et là-dessus j'interrogeais mes jeunes amies, j'épiais les baisers de mon père et de ma mère, et la nuit le bruit de leur couche.

A douze ans, je fis ma première communion, on m'avait fait venir de la ville une belle robe blanche, nous avions toutes des ceintures bleues; j'avais voulu qu'on me mit les cheveux en papillotes, comme à une dame. Avant de partir, je me regardai dans la glace, j'étais belle comme un amour, je fus presque amoureuse de moi, j'aurais voulu pouvoir l'être. C'était aux