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Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. T. 12, 2

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : L. Conard (Paris)

Date d'édition : 1910

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31697016g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 18 vol. ; in-8

Format : Nombre total de vues : 286

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k107251t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18098 (12)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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dans un calme baiser. Oh! comme les cheveux des femmes embaument! comme la peau de leurs mains est douce, comme leurs regards nous pénètrent! Mais déjà ce n'étaient plus les premiers éblouissements de l'enfance, souvenirs agitants des rêves de la nuit passée; j'entrais, au contraire, dans une vie réelle où j'avais ma place, dans une harmonie immense où mon cœur chantait un hymne et vibrait magnifiquement;. je goûtais avec joie cet épanouissement charmant, et mes sens s'éveillant ajoutaient à mon orgueil. Comme le premier homme créé, je me réveillais enfin d'un long sommeil, et je voyais près de moi un être semblable à moi, mais muni des différences qui plaçaient entre nous deux une attraction vertigineuse, et en même temps je sentais pour cette forme nouvelle un sentiment nouveau dont ma tête était fière, tandis que le soleil brillait plus pur, que les fleurs embaumaient mieux que jamais, que l'ombre était plus douce et plus aimante.

Simultanément à cela, je sentais chaque jour le développement de mon intelligence, elle vivait avec mon cœur d'une vie commune. Je ne sais pas si mes idées étaient des sentiments, car elles avaient toutes la chaleur des passions, la joie intime que j'avais dans le profond de mon être débordait sur le monde et l'embaumait pour moi du surplus de mon bonheur, j'allais toucher à la connaissance des voluptés suprêmes, et, comme un homme à la porte de sa maîtresse, je restais longtemps à me faire languir exprès, pour savourer un espoir certain et me dire tout à l'heure je vais la tenir dans mes bras, elle sera à moi, bien à moi, ce n'est pas un rêve!

Etrange contradiction! je fuyais la société des femmes, et j'éprouvais devant elles un plaisir délicieux; je prétendais ne les point aimer, tandis que je vivais dans toutes et que j'aurais voulu pénétrer l'essence de chacune pour me mêler à sa beauté. Leurs lèvres déjà