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Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. T. 12, 2

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : L. Conard (Paris)

Date d'édition : 1910

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31697016g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 18 vol. ; in-8

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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k107251t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18098 (12)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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donné Luther et Rabelais, et la Révolution, qui devait donner Mirabeau et Robespierre. Les démolisseurs de croyances avant, les démolisseurs de têtes après, deux abîmes au milieu desquels il se tenait guindé dans l'adoration de lui-même.

Au xviii" siècle c'est encore pis. Les philosophes sont de bon ton et ils ne veulent pas de Rabelais. Le pauvre curé de Meudon se serait trouvé déplacé dans le salon des marquises belles esprits et dans les bureaux d'esprit de M™* du Deffand ou de Mmt Geoffrin. On ne comprenait pas cette verve de saillies, cet entrain, ce tourbillon, cette veine poétique palpitante d'inventions, d'aventures, de voyages, d'extravagances. Le petit goût musqué, réglé et froid du siècle avait horreur de ce qu'il nommait le dévergondage d'esprit. II aimait mieux celui des mœurs. Voltaire, en effet,, n'excuse Rabelais que parce qu'il s'est moqué de l'Eglise. Quant à son style, quant au roman, il ne l'entend guère, quoiqu'il prétende cependant en donner une clef. En résumé, il appelle son livre « Un amas des plus grossières ordares qu'un moine ivre puisse vomir. »

II devait en être ainsi. La gloire de Rabelais, sa valeur même, comme celle de tous les grands hommes, de tous les noms illustres, a été vivement et pendant longtemps disputée. Son génie est unique, exceptionnel. c'est peut-être le seul dans l'histoire des littératures du monde. Où lui trouverons-nous un rival? Et d'abord, dans l'antiquité, est-ce Pétrone, Apulée, avec leur art prémédité, mesuré, leurs contours purs, leur savante conception? Dans tout le moyen âge, sera-ce dans les cycles épiques du xii* siècle, dans les soties, les moralités, les farces? Non, certes! et quoique cependant toute la partie matériellement comique de Rabelais appartienne à l'élément grotesque du moyen âge, nous ne lui trouvons de prédécesseur dans aucun document littéraire; et dans les temps