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Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. T. 12, 2

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : L. Conard (Paris)

Date d'édition : 1910

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31697016g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 18 vol. ; in-8

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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k107251t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18098 (12)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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pétrie, comme je l'ai battue, fatiguée, comme j'ai remué dans sa bouche le mors des douleurs Tout le sang que j'ai fait répandre (si la terre ne l'avait pas bu) ferait un Océan plus large que toutes les mers du Créateur. Toutes les malédictions sorties du cœur feraient un beau concert à la louange de Dieu.

Et puis je leur ai donné des chimères qu'ils n'avaient pas; j'ai jeté en l'air des mots, ils ont pris cela pour des idées, ils ont couru, ils se sont évertués à les comprendre, ils ont creusé leurs petits cerveaux, ils ont voulu voir le fond de l'abîme sans fin, ils se sont approchés du bord et je les ai poussés dedans. Merci, vous tous qui m'avez secondé! Honneur à l'amitié qui s'appelle grandeur et qui m'a livré les poètes, les femmes, les rois! Honneur à la colère ivre qui casse et qui tue! Honneur à la jalousie, à la ruse, à la luxure qui s'appelle amour, à la chair qui s'appelle âme! Honneur à cette belle chose qui tient un homme par ses organes et le fait pâmer d'aise, grandeur humaine

Vive l'enfer! A moi le monde jusqu'à sa dernière heure! je l'ai élevé, j'ai été sa nourrice et sa mère, je l'ai bercé dans ses jeunes ans; j'ai été sa compagne et son épouse. Comme il m'a aimé! Comme il m'a pris! 1 Et moi, de quel ardent amour je lui ai imposé mes baisers de feu

Je veillerai jusqu'à sa dernière heure sur ses jours chéris, je lui fermerai les yeux, je me pencherai sur sa bouche pour recueillir son dernier râle et pour voir si sa dernière pensée te bénira, Créateur.

Et maintenant, Archange, je t'ai vaincu à mon tour, chaque jour je t'insulte, chaque jour je prends l'empire du Christ, chaque jour des âmes entières se donnent à moi.

Et je sais un homme saint entre les saints, qui vit comme une relique; cet homme-là, tu verras comme