Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 121 à 121 sur 286

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. T. 12, 2

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : L. Conard (Paris)

Date d'édition : 1910

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31697016g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 18 vol. ; in-8

Format : Nombre total de vues : 286

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k107251t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18098 (12)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98%.


un éternel adieu, un dernier et long baiser, à ce qu'il avait éclairé, aux bois, aux prairies, aux forêts, aux vallons déserts, à l'Océan sur lequel il courait dans les longues journées; il était parti, les astres n'étaient point venus, et ils étaient allés éclairer d'autres mondes, plus haut.

Pourquoi donc Smarh lève-t-il la tête? Voilà une femme à ses côtés. Non, c'est un ange, elle lui a essuyé ses larmes, avec le bout de ses ailes blanches; elle l'a relevé, l'a porté sur son cœur, elle pleure aussi, elle a les pieds en sang, elle lui dit «O mon bienaimé, viens à moi, ils m'ont chassée, ils m'ont bannie, aime-moi, je suis si belle. »

Et Smarh poussa un cri de joie, il se rattachait à la branche de salut d'où l'ouragan l'avait entraîné. H s'écria tout à coup

Oui, je t'aime! je t'aime! tu vois bien que je renais, que je vis, tu vois que le soleil reparait, que l'herbe pousse sur les coteaux, que les fleuves coulent encore; oui, je t'aime! O mon Dieu, mon Dieu, j'avais douté, j'avais pleuré, j'avais maudit, j'avais vu le monde passer comme une chaîne de squelettes dans une danse de l'enfer, et je n'avais pas compris! Mais la providence se déroule à mes yeux, voilà l'aurore qui vient, l'horizon se déroule, s'avance, et laisse voir au fond quelque chose de resplendissant et d'éternel; oui, je t'aime! Si tu savais! écoute donc! Est-ce que c'est moi qui ai vécu si longtemps, qui ai marché sur tant de poussières, heurté tant de ruines? Non, voilà la poussière qui monte au ciel, voilà les ruines qui se lèvent et se placent. Qu'étais-je donc? Poète? Oh! oui! je chanterai toujours, je chanterai encore. Oh! je t'aime!

Tout à l'heure j'étais dans le tombeau, je sentais un marbre lourd sur ma tête, et je me heurtais aux planches du cercueil, mais je suis au ciel! Oh! je t'aime pour l'éternité; pour l'éternité tu es à moi!