Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 120 à 120 sur 286

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. T. 12, 2

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : L. Conard (Paris)

Date d'édition : 1910

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31697016g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 18 vol. ; in-8

Format : Nombre total de vues : 286

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k107251t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18098 (12)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98%.


ses sectateurs. Aussi le poète sortit, chassé, méprisé, honni; on ne voulait pas de lui, on le renvoya. II partit donc, mais derrière lui tout s'écroula et il y eut un grand rire.

II arriva dans les champs. Seul dans la campagne, au milieu des ténèbres, il se prit à pleurer; un désespoir immense vint s'abattre sur lui comme un vautour sur un cadavre, il étendit ses larges ailes noires, se mit à manger et poussa des cris féroces.

II pleura amèrement pendant longtemps, et chacune de ses larmes était une malédiction pour la terre, c'était quelque chose du cœur qui tombait et s'en allait dans le néant; c'était l'agonie de l'espérance, de la foi, de l'amour, du beau, tout cela mourait, fuyait, s'envolait pour l'éternité; toute la sève, toute la vie, toutes les fraîcheurs, tous les parfums, toutes les lumières, tout ce qui navre, ce qui enchante, tout ce qui est volupté, croyances, ardeurs, avait été arraché par le vent d'éternité qui venait de la terre, rasait Je sol emportait les fleurs.

Tout allait donc finir; le monde, épuisé, craquait en dedans, il se mourait, et l'âme, rendue folle par tant de douleurs, tournait encore, dans son agonie, au milieu d'un cercle de feu qu'elle ne pouvait franchir.

La nuit allait commencer, une nuit éternelle, sans astres, sans clarté; Satan déjà s'étendait sur le monde palpitant, pour lui arracher son dernier mot. Smarh était resté enseveli dans son malheur, sa tête était dans ses mains, sa chevelure, couverte de poussière, venait battre sur ses yeux en pleurs. On n'entendait rien que le bruit de l'immense tempête du temps qui allait finir et jetait alors ses plus horribles sanglots. La terre déviait de sa course circulaire; elle oscillait, ivre de fatigue et d'ennui, comme si un ouragan l'avait poussée pour la faire tomber. Le soleil s'était abaissé lentement et avait dit