Qui n'a vécu a Venise? En espérance. en souvenir. réellement? Qui n'a enferme, ne fut-ce qu'une heure du rêve de sa vie. entre les frêles parois d'une gondole? Qui n'a habité cette cité vide des bruits et des laideurs indissolublement associés pour nous au nom de ville? tin calme inouï, une paix Inconnue y régnent quene troublent aucune voiture. aucun char sonore roulant sur le pavé; l'atmosphère elle-même est spéciale; le vent ne charrie ni sables ni charbons, mais soulève des brumes éthéréennes qui sont. comme volatilisées et plus subtiles, !cs poussières de Peau. Les architectures se renëteut dans les miroirs aux miHe facettes des ilôts, tandis que dans le ciel d'une douceur de caresse, des nuages tendent sur le bleu de l'axur de larges pans de pourpre arraches on ne sait où. Qui n'a longe, dans le lit presque cercueil que sont les gondoles, les canaux étroits ou 1 plongent des murs de brique qui renvoient sur le silence des eaux les brefs appels des gondoliers? Qui n a oublié ici la médiocrité de son sort et. la tête pleine de littérature et d'art, n'a évoqué les heures, plus belles parce que lointaines, d'autrefois ?.\ux murailles hautes ~!u Ghetto, nous avons aperçu l'ombre souple de
VENISE