croissement annuel pour 1,000 est de 3,16; en Algérie il est 8,89.
II. Nous pourrions rééditer les uns après les autres les chiffres recueillis et exposés précédemment, si nous pensions nécessaire d'accumuler les preuves qui justifient nos appréciations touchant l'acclimatement des Français en Algérie. Sans insister davantage, nous avons, ce nous semble, sumsamment fait ressortir le changement profond et si heureux qui s'est opéré au sein de la population française décimée au début, elle s'est maintenue et, aujourd'hui, elle se montre même supérieure à ce qu'elle est dans la Mère-Patrie. C'est sur ces avantages que les Français acquièrent en Algérie qu'il convient d'insister, c'est à eux qu'il faut demander les preuves les plus convainquantes. Une race est acclimatée dans un pays, dit le professeur Fonssagrives (1), quand elle y a conserv é sa force d'expansion ou sa fécondité normale; sa longévité originelle; sa vigueur; son aptitude au travail intellectuel et au travail de la terre.
Interrogeons ces divers points. La force d'expansion, la fécondité française se sont bien accrues et accentuées en Algérie, puisque notre natalité dépasse ici 37, étant en France de 26. La fécondité nous l'avons calculée, elle donne en France 3,08 par mariage et 3,67 en Algérie. L'aptitude aux travaux intellectuels, au travail de la terre est plus difficile à démontrer par la statistique. C'est cependant un fait certain, facilement appréciable
le Français plus que les autres peuples, est colon, agri-
culteur. Il réclame sans cesse de la terre et s'élève en plaintes contre l'administration si parcimonieuse dans la concession des terres attribuées. Et quelle facilité à se plier aux exigences du climat, aux conditions économiques La culture des céréales si longtemps l'unique production de l'ancien grenier de Rome, semble menacée par la concurrence étrangère, le phylloxera menace de détruire la richesse viticole de la France, aussitôtle colon Algérien prompt à se retourner, s'adonne avec passion à la cûlture de la vigne; celle-ci déjà couvre nos côteaux, (1) .Dt< eKcy. des Sc. méd., art. CLIMAT p. 66.